TAEKWENDO
CAN DE TAEKWENDO 2021 : Un coup loupé
Les 12èmes championnats d’Afrique de Taekwondo qui se sont tenus au Sénégal les 5 et 6 juin dernier ont marqué les esprits des personnes présentes à cet évènement. Spectacle, public, personnalités politiques, c’est un véritable brassage sociopolitique et culturel auquel l’on a eu droit au palais des sports de Diamniadio. Un évènement presque réussit, pourtant, les organisateurs n’ont pas su surfer sur les opportunités qu’il leur offrait.
Dakar Arena « the place to be ».
Le weekend dernier, le joyau architectural du Sénégal a accueilli la 12e édition des Championnats d’Afrique de taekwondo. Un rendez-vous incontournable, où s’affrontent les meilleurs taekwendoïstes du continent. Contrairement aux aprioris, l’affluence était au rendez-vous sur l’ensemble du weekend, avec une centaine d’athlètes venus de 32 pays du continent. Dobok (tenue du taekwendoïste), ensembles blancs, ensembles noirs (tenues des officiels) on en croisait à presque toutes les allées du complexe. Au centre de celui-ci, un matériel de pointe et des affiches harmonieuses qui entouraient le tatami. Dans les gradins bien segmentés en fonction du profil des personnes présentes, les supporteurs venus encourager leurs athlètes donnaient de la voix. Agitation de drapeaux, des chants repris en chœur, des animations sonores à coup d’ustensiles de cuisine ou de tambours, donnaient du rythme sur les gradins rouges, réservés aux fans. Côté visuel, les
spectateurs et téléspectateurs étaient servis. Sur le plan de l’organisation, impossible des passer à côté des « vert et jaune ». Arpentant les couloirs du complexe, les responsables de l’organisation du championnat d’Afrique de taekwendo étaient facilement reconnaissables à leurs polos verts sur lesquels était marquée l’inscription « organisation ». Mais, plus frappe à œil, les volontaires. 191 au total. Ils arboraient des t-shirts de couleur jaune et ne passaient donc pas inaperçus quelque soit la commission à
laquelle ils appartenaient. Athlètes, officiels, invités, délégations, supporteurs, tout le monde a pu bénéficier de leur service pour une bonne réussite de l’évènement. D’ailleurs
sur la forme, l’on s’accorde à dire que ces 12e championnats d’Afrique de taekwendo étaient une réussite. Mais qu’en est-il du fond ? En observant l’organisation et le déroulement de ce rendez-vous continental du taekwendo, on y décèle facilement un ensemble de manquements. D’abord sur le plan de la communication. Il a été constaté à
plusieurs reprises que les organisateurs n’étaient pas tous, au même niveau d’information. Les consignes données aux auxiliaires par certains chefs d’équipes n’étaient très souvent pas en symbiose avec celles voulues par la direction. Des attitudes qui traduisent d’une mauvaise communication interne. Bien qu’on ait vu plusieurs médias assurer la couverture de l’évènement, l’écho médiatique est resté maigre. La cellule de communication de cet évènement aurait dû prévoir une campagne interne de couverture et promotion de leurs activités avec des publications régulières sur leurs pages sociales (facebook, twitter, instagram,tiktok). Elle aurait également dû surfer sur l’occasion d’agrandir son public en proposant des activités lucratives pour les fans. L’ensemble des organisateurs devaient partager les contenus crées par les médias, de manière à les rendre virale. Autre occasion loupée, celle de capitaliser sur l’évènement. Dans un pays où le taekwendo n’est pas un sport roi, l’organisation des championnats d’Afrique aurait dû être une opportunité de vendre cette discipline au niveau national et d’agrandir sa communauté de fans. Le positionnement géographique du palais des sports de Diamniadio étant un obstacle à l’accès facile au site pour les habitants de Dakar, les organisateurs auraient dû penser à rentabiliser par d’autres moyens. Parexemple choisir un site dans la ville et y organiser des foires, expositions, jeux concours, projection de la compétition. Une option ayant pour but de dynamiser et présenter la
discipline, offrir des espaces de vente à des sponsors, identifier des partenaires potentiels ou encore rechercher des idées pour des projets de développement potentiel. Pour ce faire, il aurait fallu pour les organisateurs, mettre sur pieds une opération originale et ludique telle qu’une caravane de street marketing dans la ville. Enfin, cette compétition, c’était également l’occasion de promouvoir le tourisme au Sénégal. Les organisateurs n’y ont pourtant pas pensé. Avec autant de pays participants, il aurait fallu faire, au sein du complexe, des expositions de sites touristiques par des tableaux, cartes, visuels numériques, en signant des contrats avec les promoteurs de sites touristiques.
Outre ces carences, notons que la compétition s’est déroulée dans de bonnes conditions jusqu’à son apogée. La Tunisie, le Maroc, l’Egypte et la Côte d’Ivoire ont tiré leur épingle du jeu, s’inscrivant dans le top 4 du classement final en remportant le plus de médailles. Le pays hôte de la compétition quant à lui, s’en sort avec deux médailles de bronze remportées par Ababacar Sadikh SOUMARE et la jeune Yacine DIAW dans la catégorie moins de 62 kg.
Yolaine Etouke
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